31/12/2013

Cancer : des dérivés du cannabis contre la leucémie

cannabis
Selon une récente étude scientifique, certains composants non hallucinogènes de cannabis pourraient agir comme agents anticancéreux efficaces chez les patients atteints de leucémie.

À l'heure où le cannabis thérapeutique pourrait faire son entrée en France, des chercheurs viennent de mettre en lumière une nouvelle situation dans lequel il pourrait être utilisé. Selon une étude de chercheurs de l'université de St George de Londres, certains composés dérivés du cannabis seraient efficaces pour traiter un certain type de cancer : la leucémie. Leurs travaux, publiés dans la revue Anticancer Research révèlent qu'ils peuvent venir à bout des cellules cancéreuses des personnes atteintes de ce cancer du sang.

Les chercheurs ont utilisé six cannabinoïdes, les plus communs trouvés dans la plante de cannabis en dehors de THC, la principale molécule à l'origine de l'impression de "planer". Ces derniers les ont testés en combinaison les uns avec les autres puis de manière indépendante sur des cellules leucémiques en culture. Tous ces composés sont non-psychotropes, ils n'induisent pas de phénomène de dépendance psychique et physique. Résultat : sur les six cannabinoïdes étudiés, chacun d'entre eux a démontré des propriétés anti-cancer aussi efficaces que celles observées dans le THC.

Un allié pour les traitements existants ? 

Ces composés avaient même un effet accru sur les cellules cancéreuses lorsqu'ils étaient combinés les uns avec les autres."Cette étude est une étape critique dans le détricotage des mystères du cannabis en tant que source de la médecine. Les cannabinoïdes examinés ont très peu, voire aucun, effets hallucinogènes et leurs propriétés comme agents anticancéreux sont prometteurs", explique dans un communiqué de l'université le Dr Wai Liu, principal auteur de l'étude.

Les chercheurs ont découvert que ces cannabinoïdes étaient capables d'interférer avec le développement des cellules cancéreuses et même de les détruire, car leur action serait similaire à celle de la chimiothérapie. En revanche, il ne servirait à rien de fumer du cannabis. "Administrer le médicament par comprimé ou injection permet de calibrer la dose la plus efficace possible. Fumer du cannabis rend cela très variable et le fait de brûler la substance pourrait d'ailleurs en détruire les composants les plus utiles.", souligne le Dr Wai Liu.

Seul hic, un traitement à base de ces composants ne fonctionnerait pas contre l'ensemble des cancers, car certains ne répondent pas à la chimiothérapie (prostate, colon…). Mais s'il venait à voir le jour, "ces composés peu coûteux à produire pourraient amener à un meilleur coût des médicaments anticancéreux à l'avenir", conclut le médecin. La prochaine étape de l'étude consistera d'ailleurs à examiner leurs effets en combinaison avec des traitements déjà existants, afin de savoir s'il est possible de maximiser leur efficacité.

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